La libido, notre énergie vitale
La Libido en naturopathie
En naturopathie, la libido définit l’élan vital, l’énergie de vie dans ses composantes physiques et psychologiques. La libido est une force propulsive vers la vie, du latin « inis » – désir. Désir d’être au monde, à la vie, c’est l’envie, d’être en vie. Et elle est liée à la quantité de cette énergie vitale dont nous disposons chaque jour.
La libido en psychologie
Le Robert définit ainsi la libido : « recherche instinctive du plaisir et, spécialement, du plaisir sexuel, énergie qui sous-tend les instincts de vie et, en particulier, les instincts sexuels. » Sigmund Freud a été l’un des premiers à en proposer une conceptualisation, en suggérant l’existence d’un besoin sexuel inhérent à chaque individu. Selon lui, la libido est une tension à laquelle l’ensemble du corps est soumis et qui se doit d’être soulagée pour le bien-être de la personne ; l’expression de cette motivation sexuelle est nécessaire à la stabilisation de l’homéostasie émotionnelle de l’individu. Le désir sexuel est une énergie ou pulsion, qui précède et accompagne l’excitation et développe chez une personne l’envie d’avoir un acte sexuel, qu’il soit individuel ou partagé. C’est l’éveil à l’excitation sexuelle. C’est ce qui pousse l’individu à avoir un rapport intime, pour satisfaire la libido. En revanche pour Jung, ce concept ne se limite pas à la sexualité, mais s’étend au-delà : c’est une énergie psychique.
Mais le désir incluant une dimension subjective importante (affective, cognitive, comportementale, etc.), il n’est pas aisé de trouver une définition faisant réellement consensus. Chaque individu a sa propre conception et son propre vécu de ce qu’est un désir faible ou élevé, et déterminer une norme n’est pas simple de plus que cela ne repose pas sur des dimensions physiologiques et objectives.
La Force Vitale
Définition du Larousse : la force vitale est « l’ensemble des principes qui visent à maintenir l’homme en bonne santé ». Aussi appelée « Chi » (Qi) en médecine traditionnelle chinoise, « prâna » en ayurveda, « orgone » par Wilhelm Reich, on peut l’associer en psychologie au « soi » décrit par Jung. Le Qi est une substance imperceptible, subtile, le « souffle de vie » considéré comme étant à la fois unique et pluriel. Il est généralement traduit par le mot « énergie », il est le mouvement perpétuel.
La Force Vitale est agissante et intelligente, elle maintient notre forme physique, notre corps en vie et en parfait état de santé. Elle permet d’organiser, de restaurer, de soigner, de guérir, d’harmoniser. En termes naturopathique on dit aussi qu’elle est la somme de l’énergie neuropsychique et de l’énergie glandulaire.
La force vitale de chaque individu est fortement influencée par les circonstances extérieures, et évolue en fonction de l’hygiène de vie, la prédominance du stress, les facteurs psychologiques, la prise médicamenteuse ainsi que les variations hormonales, sociales et environnementales. La santé est en lien avec la force vitale ; plus cette énergie est dépensée (travail physique, psychique ou énergétique), plus cette énergie diminue. D’où l’importance de privilégier et d’augmenter les temps de repos, de sommeil, et d’oxygénation dans son quotidien.
La vision de la Médecine Traditionnelle Chinoise
« La civilisation taoïste de la Chine ancienne conçoit la sexualité comme une hygiène de vie autant physique que mentale. L’énergie sexuelle qui est contenue et élaborée par les ovaires et les testicules est un de nos grands réservoirs d’énergie vitale. En sachant contacter cette énergie, nous apprenons à nous régénérer pour entretenir les forces dont nous avons besoin pour vivre : assurer notre santé, permettre à nos idées d’être claires et repousser les maladies, le principe de base de la médecine chinoise étant que « sans sexualité, l’esprit ne peut s’épanouir » [1]
Les Chinois partisans du taoïsme pensaient qu’une vie sexuelle dense apportait santé, bien-être, vitalité et jeunesse. Le rapport sexuel était, selon eux, un puissant outil de guérison. D’après les théories anciennes, le pouvoir curatif de la sexualité provient de l’énergie yin et de l’énergie yang. Le yin représente l’énergie réceptive (ou féminine) alors que le yang représente l’énergie productive (ou masculine). Chaque genre est constitué à la fois de yin et de yang de façon égale, même s’il arrive que le délicat équilibre entre les deux types d’énergie soit perturbé.
Les taoïstes pensaient que l’acte sexuel proprement dit augmente le niveau du chi (Qi) corporel et l’aide à circuler plus efficacement. Lorsque la sexualité est utilisée comme thérapie, l’orgasme doit être retenu. Pour eux, lors de l’éjaculation l’homme et la femme perdent de précieux liquides riches en chi (Qi) bienfaisant. Une personne qui n’est pas en bonne santé ne peut pas se permettre de perdre le moindre chi (Qi) vital. Par conséquent, les exercices doivent être arrêtés juste avant d’atteindre l’orgasme. Si l’orgasme élimine le chi (Qi) du corps, l’acte sexuel proprement dit l’augmente, et l’aide à circuler plus efficacement. Ainsi avoir un rapport sexuel sans orgasme permet aux partenaires de renforcer leur chi (Qi) sans avoir à en perdre.
En médecine traditionnelle chinoise, toute pathologie s’explique par une perturbation de circulation du chi (Qi). Il en va de même pour les troubles de la libido. On peut ainsi ici distinguer la libido qui s’exprime davantage sous forme d’une pulsion, et dépendante de l’organe du foie, lié à la colère, la contrariété, l’irritabilité, et à l’imaginaire chez les femmes. L’acte sexuel lui, dépend davantage du rein, et est associé à la commande plutôt mécanique (érection et lubrification chez la femme), à la vitalité, la volonté, et à la vascularisation.
Il y a aussi la piste de l’origine émotionnelle, car un état dépressif, une asthénie physique ou mentale peut causer un vide de chi (Qi) du cœur. Une colère refoulée, des évènements du passé non surmontés peuvent également bloquer le chi (Qi) du foie et entraver la libre circulation du chi (Qi) dans le corps. Si le chi (Qi) du foie stagne, le Feu sera aussi bloqué et ne pourra réchauffer l’énergie yang des reins (en lien avec les surrénales), provoquant une baisse de désir, car le désir est lié à l’énergie yang du rein. Une fois que le yang des reins est affaibli ou vide, le désir sexuel disparaît. Un vide de rein dû à un surmenage physique ou mental peut donc être l’une des causes de la perte de la libido. Le surmenage, les soucis et préoccupations peuvent aussi léser la rate et le cœur. L’idée sera alors de réguler la fonction d’un organe via l’acupuncture pour relancer l’énergie sexuelle.
[1] Flaumenbaum Danièle, Femme désirée, femme désirante, Payot, 2017, 224 pages